LA CORRIDA DE LA CORRIVEAU (S. Archambault / F. Giroux)
Le premier mari de la Corriveau Était un bonhomme qui dormait sûrement un peu trop Car une nuit de sommeil trop agité Il s'est étouffé à mort avec son oreiller
La veuve s'est remariée, ce ne fut pas trop long Avec un alcoolique qui faisait des dépressions On l'a retrouvé pendu d'une drôle de façon La corde attachée à la selle de son étalon
Jamais deux sans trois comme le dit le dicton Sur un fondeur de cuillères, elle jeta son dévolu Mais le pauvre étant victime d'une distraction Dans l'oreille s'est versé de l'étain fondu
Elle convole en justes noces une quatrième fois Avec un vétérinaire originaire de Ste-Foy Mais il est tombé malade et pour lui ce fut fatal Il aurait peut-être pas dû avaler son remède de cheval
C'est la corrida des maris de la Corriveau Qui maniait son jupon comme un torero Messieurs, mettez-vous en ligne, prenez un numéro Goûtez délices et supplices de la Corriveau
Le cinquième, un saint homme, réputation sans tache Alors qu'il priait, s'est assommé sur sa hache
Le sixième, un cordonnier malhabile S'est passé son alêne à travers le nombril
Le septième, un colon anglais à l'air louche S'est empalé par accident sur sa fourche
N'en jetez plus la cour est pleine Et la Corriveau devra payer de sa peine
C'est la corrida...
Si vous passez une nuit Sur la côte de Lévis Et qu'il vous semble entendre un arbre qui gémit Gardez les yeux par terre Et faites une prière Car la Corriveau se balance toujours dans sa cage de fer