Si la pluie en torrents Tombe sur les genêts, Si le brouillard descend A l'orée des forêts, Si ta route se perd, Si tu es fatigué, Si le vent de l'hiver Souffle dans la vallée,
Etranger, étranger, Viens frapper à notre porte, Nous ne demanderons pas Qui tu es, ni où tu vas, Nous ne demanderons rien, Viens.
Si tu n'as pas trouvé De ruisseau en chemin, Si l'eau n'a pas coulé Dans le creux de tes mains, Si la faim te poursuit Comme une louve avide, Dans le froid et la nuit, Si ta besace est vide,
Etranger, étranger, Viens t'asseoir à notre table, Nous ne demanderons pas Qui tu es, ni où tu vas, Nous ne demanderons rien, Viens.
Si tu veux raconter La douceur de chez toi, Si ton coeur veut chanter Des refrains de là-bas, Ou si, plus simplement, Tu ne veux que te taire, Et regarder longtemps Le feu et sa lumière,
Etranger, étranger, Reste encore pour la veillée, Nous ne demanderons pas Qui tu es, ni où tu vas, Nous ne demanderons rien, Mais viens.
Nous ne demanderons pas Qui tu es, ni où tu vas, Nous ne demanderons rien, Viens.