Plus tendres qu'un aveu, Tes gestes me désarment, Ta main dans mes cheveux Ou qui sèche une larme. Tu mêles savamment L'innocence et le charme : Ta jupe de quinze ans Et tes jambes de femme. Tes bras encor si frêles Deviennent rassurants Quand tu donnes à l'enfant Ta douceur maternelle. Dis-moi, qui t'a appris à effleurer ma bouche, Toi, qui suces ton pouce Quand tu es endormie ? Plus belle qu'une ondine, Quand tu sors du bain, Tu caches ta poitrine Dans la paume des mains. Les hanches insolentes à chaque mouvement, Une bouche gourmande Et des yeux innocents. Le soleil apprivoise Ton corps à contre-jour Et trouble les contours De ton ombre chinoise. Dis-moi qui t'a appris à effleurer ma bouche, Toi qui suces ton pouce Quand tu es endormie ? Comme une adolescente à son premier désir, Experte et maladroite, Offerte à ton plaisir, Tu es en même temps Princesse, courtisane, Une fille, une femme, Et la mère et l'enfant. Je te regarde vivre, Tu me redonnes vie. Tes gestes me délivrent De tout ce que je suis.