Je suis le bouffon de la cité Celui qu'on aime bien frapper Le sport national du quartier Me courir après pour me cogner
A plusieurs, c'est convivial De me mettre des mandales Deux qui me tiennent, deux qui me claquent Et les autres qui matent le spectacle
Sans savoir qu'un jour je serai plus là Et que c'est l'un deux qui me remplacera
Parce que… Je suis le bouffon de la cité Le souffre-douleur du quartier La tapette qui se fait frapper La tafiole, le petit pédé Mon petit nom, c'est enculé
C'est peut-être à cause de ma tête Ou bien parce que je porte des lunettes Ou encore parce que je sais lire Et que j'ai envie de réussir
Je veux pas finir comme mon père Esclave d'une usine de misère Et je vais quand même pas renier Le fait d'aimer bouquiner Et tant pis, si je me prends des volées Des casse-cuisses en traître et des taquets Refrain
Et quand je les vois qui se donnent des airs De grands bandits et de gangsters Alors que la seule chose qu'ils sachent faire C'est de chouraver des scooters
Et comme ils sont pas finauds Ils finiront par se faire pécho Et se prendront un TIG d'un mois A tailler des ronces dans un bois
Et pendant ce temps-là, j'aurai la paix Et je pourrai me refaire une santé
Refrain
C'est marrant qu'ils me traitent de pédé Parce qu'à choisir sans hésiter C'est encore avec leurs sœurs Que je préfère jouer au docteur
Et quand elles disent le samedi Qu'elles vont dormir chez une amie C'est bien souvent dans mon lit Qu'elles viennent passer la nuit
Et le jour où ils l'apprendront Ils me pendront par les roustons