[Féniksi] Dis-moi à quelle foi fier ma gueule, quand sur terre nègre et "caal" m'accueillent ? Devant l'éternel, suis-je ton égal ? Faut être Michael, imam, ou faut être moine ; faut imiter ces messieurs, mais en messie on m'imagine moyen ! J'ai la peau commune, hélas, qu'aucune misère n'économise : on nous en colle une chaque jour. C'est connu, nos mœurs sont héréditaires. Ma communauté veut se déshériter, changer l'humeur d'une peau aux rumeurs folles. Mon peuple requiert une pause. Entre le "feuj" et le tchétchène, l'on crêche – beaucoup souhaiteraient que l'on crève. Cette peau, c'est telle une étoile que seul le traître jetterait, qu'on la traîne. Certains l'aiment trop, et d'autres la craignent. Mi guenon, mi étalon, esclaves de nos tares et talents, c'est en amont que l'on gagne ou perd nos galons. Oyinbo pepper, if you eat pepper, you go yellow more more. [Vicelow] On craint le nègre comme l'ogre. J'entends les gens, leur légende : "le noir a tout dans les jambes, a le cerveau léger". Délogés comme des peaux-rouges, des hommes de peau noire doivent prouver qu"'ils ont le sang rouge, qu'ils peuvent rougir de honte comme rugir de rage. C'en est assez de marcher sous l'orage. Ce qui se dit, c'est qu'on est proche des ouistitis. On est wanted par ceux qui squattent les West Indies. Les mêmes titillent l'Afrique et les Antilles : ces anti-"bouffeurs de riz" rigolent sur nos rites, alors qu'ils irritent leur bites molles sur nos rythmes. Laissez-moi avec mes narines plus larges que mes jeans, digne d'être Black. Je prouve que je peux faire de l'art sans être barge comme celui qui chante 'Billie Jean'. Digne de mes origines, je reste original car je suis de couleur marginale. Oyinbo pepper, if you eat pepper, you go yellow more more.