Nous habitions tous deux la même ville Et notre école était la même aussi Le soir venu les garçons et les filles Sur le trottoir discutaient en amis Tu étais le costaud de première classique J'étais une cigale au cœur plein de chansons Le bac nous paraissait l'examen diabolique Qu'il fallait réussir pour le qu'en dira-t-on ! Oh mon grand camarade rempli de gentillesse Si nous partions ensemble au long des chemins creux Je confierai mon sort à ta folle jeunesse Et ma main dans ta main nous marcherions joyeux Et ce serait tant pis pour la géographie Qu'on apprenait dans les livres Nous serions deux copains contents de voyager Par les routes enchantées Notre amitié est l'image légère Du joli temps où nous étions heureux Quand tu faisais l'école buissonnière Je t'admirais te croyant audacieux Tu ne sécheras plus le cours d'histoire de France Tu ne me verras plus demain tu vas partir Pourtant je serais là dans ton adolescence Lorsque tu classeras tes chers vieux souvenirs Nous souffrirons souvent mon gentil camarade Car la vie nous attend pour nous mettre en prison Les bourgeois n'aiment pas beaucoup la sérénade Et moins encore peut-être l'esprit François Villon Nous nous retrouverons enfin devenus sages Bouffis de préjugés bourgeois à notre tour Et nous saurons comme eux nous imposer l'usage De regretter l'école nos printemps nos beaux jours Avant de devenir des grincheux mécontents Exaltons notre joie de vivre tra la la la la la la