Justine Elle n'a pas eu de chance, quand on y pense, dans l'existence Sa vie fut pathétique, problématique, pathologique Cela devait commencer Lors de son baptême Car sa tante d'Angoulême S'appelait Zoé ! On la nomma donc Justine Pauvre gamine On avait dans cette maison L'esprit de contradiction ! Son père était ivrogne, sa mère indigne, son frère au bagne Elle était opprimée, abandonnée, désespérée. Mais cette famille perverse Lui parut être divine Quand elle en fut orpheline Par un sort adverse ! Elle avait juste quinze ans Plus de maman Elle dut se mettre au labeur Ce fut son premier malheur ! Mais le travail est triste, l'effort funeste, la sueur néfaste Lasse de se morfondre et de se restreindre, elle voulut se vendre ! Elle se mit à courir les rues Des quartiers spécialisés Avec des robes osées Et des clins d'œil corrompus. Pour attirer les caves Elle devint lascive Elle leur prit toute leur monnaie Et elle manquait de moralité ! Mais c'était couru d'avance, elle n'eut pas de chance dans cette expérience Car allant de mal en pire, un jour à Saint-Lazare elle se trouva mère ! Elle connut alors des temps D'inquiétude et de misère Car les enfants se suivirent Extramatrimonialement ! C'est alors qu'elle comprit Que bien mal acquis Ne profite jamais Elle l'avait bien mérité ! Seule avec ses enfants de pères indifférents, elle n'avait plus d'argent Pour les rutabagas, la soupe au tapioca et les petits extras. Elle voulut donc en finir Avec cette vie précaire Et dans un vieux monastère S'en alla pour y périr ! Elle avait au préalable Geste abominable Dans une station de métro Abandonné ses marmots ! Ceux-ci, comme on le pense, n'eurent pas de chance dans l'existence Ils furent opprimés, excommuniés, homicidés ! Ce fut une triste famille Sans intérêt!
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