Toujours ce sale petit brouillard, Toujours ce sale petit cafard Qui vous transperce jusqu'aux os Et qui se colle à votre peau. Il me semble le voir encore, Le soir où son copain du port Lui apporta le faux passeport Et son visa pour Buenos Aires. J'ignore ce qu'il avait fait. Je n'avais compris qu'une chose : Que sa dernière chance était Qu'il prenne ce navire à l'aube Et quand vint l'heure du départ, Je reçus son dernier regard Dans le petit matin blafard, Déchiré par les sirènes. Toujours ce sale petit brouillard, Toujours ce sale petit cafard Qui nous transperce jusqu'aux os Et qui se colle à votre peau. La passerelle était levée Et c'est quand je l'ai cru sauvé Que des hommes sont arrivés Et l'on fait redescendre à terre. J'ignore ce qu'il avait fait Mais, pour ne pas me compromettre, Il passa menottes aux poignets Sans avoir l'air de me connaître Et depuis qu'ils l'ont emmené, Je pense à lui des jours entiers En regardant les longs courriers Diminuer et disparaître. Toujours ce sale petit brouillard, Toujours ce sale petit cafard, Toujours ce sale petit brouillard, Toujours ce sale petit cafard, Toujours ce sale petit brouillard, Toujours ce sale petit cafard...
Compositor: Paroles: Jacques Plante. Musique: Francis Laï 1962