Te souviens-tu de ma voix trop sincère, Des mots d'amour que je t'ai toujours dits, De ma gaieté, de mes brusques colères Et de l'enfer que fut mon paradis ? Cela, bien sûr, n'a plus grande importance Et tu riras peut-être un peu trop fort En évoquant ma confuse existence Mais garde-toi de troubler le silence Plein de malignité des morts
{Refrain:} Où que ce soit, à n'importe quelle heure, Avec celle qui m'aura remplacée, il faudra bien malgré toi que tu pleures Au souvenir de notre affreux passé
Il suffira d'un air de danse Dont la cadence Nous portait jadis enlacés Pour qu'au moment où la fête commence Presque aussitôt, tu cesses de danser
J'ai si longtemps vécu dans un beau rêve Qui nous semblait par nous seuls habité Qu'en te quittant, je n'ai mis qu'une trêve Entre ce rêve et la réalité
Tu n'as pas fait ce qu'un autre à ta place Aurait tenté par simple charité, Regarde-toi maintenant dans la glace Tu me verras surgir quoi que tu fasses Toujours, toujours à ton côté.
{au Refrain}
Il suffira sans rien te dire Que je t'attire Comme si j'allais t'embrasser Pour que soudain tu cesses de sourire Comme déjà tu cessas de danser
Je ne suis morte que pour mieux te poursuivre Et t'empêcher de t'y habituer, Tu peux rentrer chez toi le matin, ivre, C'est un matin que je me suis tuée
Quand tu verras pâlir dans ta fenêtre Le petit jour et grandir la clarté, Quelqu'un saura brusquement t'apparaître Et t'entraîner vers la couche où peut-être L'attend sa part de volupté
{au Refrain}
Il suffira que dans l'ivresse De tes caresses Et de tes serments insensés Entre vous deux, mon corps soudain se dresse Pour qu'aussitôt tout cesse d'exister