Pour parler au président pas b’soin de faire de lettres Si j’puis me permettre qu’il aille se faire mettre J’suis jeune de banlieue et fier de l’être Je suis la solution quand il s’agit d’soulever l’mystère Le suspect idéal, souvent appelé l’bouc émissaire Ici, c’est souk et misère, bienvenue dans notre monde tu vois ! C’est bien connu, c’est c’t’endroit là qu’on montre du doigt Ici, ils ne s’intéressent pas au nombre de voix Ils préfèrent les membres de choix et Puis on a Auchan, alors dis-moi, on manque de quoi ?, c'est ça C’est c’qu’ils laissent entendre dans leurs sièges réservés Mais nous ne vous envions pas il y a des privilèges dont on sait s’préserver C’est dans des HLM qu’nous sommes presque hébergés Les médias préfèrent appeler ça des tess’ d’énervés Entourés d’partisans du FN et d’RG C’est dans les joints qu’passe toute mon énergie Tu peux comprendre les nerfs qu’j’ai et merci Maintenant on a nos propres MJC Mais les p’tits d’té-ci restent les gosses qu’les profs aiment gifler…
Refrain (x2) (Scratches) Notre vie s’résume en une seule phrase Street is watching, street is watching, street is watching
Les banlieusards, les indigènes Mais à la télé c’est d’nous qu’on parle dès qu’l’indice gèle De nous, ces jeunes au destin qui gène J’sais pas, p’t’être qu’ils aiment voir comment nous rend ce chien d’système Ils insistent même et bien qu’ils viennent boire à la table de ceux qu’ils oppriment, de ceux qu’ils ont pris à leur pays pour leur offrir de p’tites zons-pri On a compris alors payez Nos parents sont pas venus ici Pour qu’on reparte dans des conflits d’valeurs rayées, ouais Perdus entre des clichés et une réalité Comprends pourquoi l’envie d’tricher nous est venu à l’idée A force on apprend à apprivoiser les risques Et puis le vol c’est tout c’qu’on a pour voir s’apitoyer les riches Car on a faim, et ils ne veulent pas céder d’rations A l’heure qu’il est, quand on parle de banlieues on peut parler d’ségrégation De mise à l’écart, de biz, via l’Etat Avec des phrases du genre :“S’ils y sont, n’y allez pas” Facile de résumer l’problème avec des pronoms personnels D’autant plus faciles que nous avons ces prénoms que personne n’aime Ils nous bassinent avec les sectes, les grèves, les quotas Pardonnez-nous mais ici on crève et l’échec est total, c'est...
Refrain (x2) (Scratches) Notre vie s’résume en une seule phrase Street is watching, street is watching, street is watching Drop in the ghetto, drop in the ghetto
Et donc voilà pourquoi si ça crame, je dis : "Oui !" Si on t’cane, je dis : "Oui !" Si on t’frappe, je dis : "Oui !" Agir d'cette façon nous dégoûte Mais au fond regarde bien ; c’est quand on casse qu’on nous écoute Quand on franchit la dernière limite Y’a mort d’un président et l’autre président derrière l’imite Allez, on fonce dedans, tête baissée Sans s’dire : "Y foutent la merde mais en fait on les a p’t’êt baisés !"
Kool Shen & Salif P’t’êt baisés ?, ben ouais, c'est chelou ! Comment ça p’t’êt ?, ils nous ont baisés mon pote ! Ouais mais y nous ont baisés, y nous baisent et y nous baiseront encore ! Mais qu’est-ce que j’viens d’dire, c’est la même chose Hé ouais mon pote ça changera pas !