Prends ton banjo et viens t'asseoir près de moi, oncle Jo Je vois tes yeux qui semblent rire dessous ton grand chapeau
J'ai tant d' plaisir à t'écouter Toi qui connais tellement d'histoires Tu sais si bien les raconter En mâchonnant ton vieux cigare
Tu as passé à bourlinguer le plus clair de tes jours Tu ne comptes plus ni tes voyages ni tes amours
En ce temps, tu étais beau, t'avais l'œil vif et le cœur chaud Tu devais être un fameux don Juan, oncle Jo
Tu vis dans un p'tit coin perdu loin du monde, oncle Jo Tu as quelques amis fidèles, c'est tout ce qu'il te faut
Tu peux sourire, moi, je t'assure Que si un jour tu écrivais Le récit de tes aventures Quel beau roman cela ferait !
Quand, tous les deux, on se replonge parmi tes souvenirs La nuit descend et j'en oublie d'aller dormir
Chasseur de fauves à Bornéo ou trafiquant à Tampico Tu as tout vu, tout fait, tout vécu, oncle Jo
Mais aujourd'hui, tu n'as plus rien à demander au Ciel Que de pouvoir faire ta petite sieste au soleil
Avec ton chien, ton grand chapeau Ton vieux cigare et ton banjo Entouré de tous ceux qui t'aiment Tu as vraiment une sacrée veine Tu es le plus heureux des hommes, oui, oncle Jo