une épaisse fumée s'élève vers le ciel un grand oiseau me frôle de ses ailes étendu là parmis mes amis le sang s'écoule de nos corps meurtris
et je revois défiler ma vie
avant cet inutile carnage la vie était bien douce je me promenais en révant et pour toucher un héritage il a fallu qu'on me pousse à être soldat et faire serment
"ne pars jamais" me dit ma mère "mais si ! pense donc au testament" tu ne me reviendras guère mon père, lui, m'incita vivement
sous moi la montagne saigne à quoi bon cette tuerie je sens s'égrainer ma vie
malgré l'envie de tout quitter d'abandonner, de fuir, d'obéir je fus contraint je partis donc pour m'enrôler et j'ai le souvenir de mes parents sur le chemin
"pour moi ne pars pas" dit ma mère "mais si ! pense donc au testament" tu ne me reviendras guère mon père, lui, m'incita vivement
sous moi la montagne saigne à quoi bon cette tuerie je sens s'égrainer ma vie
à peine m'étais je engagé qu'on me conduisit là où la bataille faisait rage en moins d'une heure je fus touché et maintenant je gîs avec ceux de mon entourage
elle avait bien raison ma mère et pour ce maudit testament mon père me poussa à la guerre il m'a perdu avec l'argent
sous moi la montagne saigne à quoi bon cette tuerie je sens s'égrainer ma vie
à présent mon corps tressaille et s'engourdit en moi une grande torpeur règne et toujours cet oiseau qui plane sur nos vies sous moi la montagne saigne sous moi la montagne saigne sous moi la montagne saigne