Ben quoi les matelots ! Vous avez tous la frousse Eh oui, je le sais bien Il est vieux mon trois mâts Mais il lui faut douze hommes Un capitaine un mousse Qui le ramèneront dans le Guatemala Alors pendant huit jours Il cherche un équipage Contraint de le former De marins d'occasion Vagabonds sans aveu Dont certains tatouages Affichent l'anarchie et la révolution. Mais lui le malabar Lui qui n'a peur de rien Au moment du départ Leur dit : je vous préviens ! Je suis le maître à bord Moi seul je suis le maître Bien des costauds des forts Ont dû le reconnaître Je vous promets, moi commandant Double ration, bon vin, bonne goutte Je serais juste et indulgent Oui mais il faudra qu'on m'écoute. Et maintenant le cap au Nord Je suis le maître à bord ! Quarante jours de mer Les vivres se font rares Et tous les matelots Se sentant les plus forts Le couteau à la main Défient le malabar Qui leur répond : sur vous J'ai droit de vie de mort Soudain le vent fraîchit La tempête fait rage Les voiles se déchirent Et les flots furieux Enlèvent un marin. Devinant le naufrage Alors le commandant S'écrie : Sauve qui peut Les canots à la mer Que Dieu veille sur vous Et tous les matelots crient : Venez avec nous NON... Je suis le maître à bord Je dois le reconnaître Mes droits me rendent fort Me font parler en maître Mais le devoir commande encore Demeure au pied du mât de misaine Tu ne dois pas quitter ton bord C'est le devoir du capitaine. Et maintenant, face à la mort Je suis le maître à bord !