A Paris la grand'ville Des ombres vont la nuit Qui se faufilent Le long des murs sans bruit LĂ , sous la lanterne aux feux rouges Faisant les cent pas Les braves agents Surveillent les bouges Dans le service on ne blague pas D'autres sous leur capuchon Par deux, dans la nuit, s'en vont
Ce sont les nocturnes Les papillons de nuit Qui veillent pour qu'on ne fasse pas de bruit Quand le bourgeois roupille dans sa turne S'ils sont taciturnes Sous les plis d'leur manteau C'est qu'ils risquent souvent leur peau Les nocturnes
Devant la porte sombre De la vieille prison Des gens dans l'ombre Descendent d'un fourgon Soudain la sinistre machine Se dresse dans la nuit Deibler monte sa guillotine Lentement, sûrement, sans bruit Dans un silence profond La foule observe ce qu'ils font
Ce sont les nocturnes Les papillons de nuit Sous le couteau d'acier qui luit Ils poussent une ombre taciturne Une tĂȘte, dans l'urne Tombe bientĂŽt, sans un cri Ils opĂšrent sans faire de bruit Les nocturnes