Dis-moi bonne grand-mère Quand tu étais enfant Aimais-tu te distraire Lisais-tu des romans As-tu connu la haine As-tu connu l'amour Avec ses joies ses peines Te faisait-on la cour ? Et ma vieille grand-mère S'approchant tout près du feu Fit signe à l'enfant de se taire Et murmura fermant les yeux : {Refrain:} Je me souviens des beaux dimanches Quand je mettais ma robe blanche Avec dentelles et falbalas Ah ! oui, c'est loin, c'est loin tout ça ! Et l'omnibus Auteuil-Madeleine Qui doucement longeait la Seine Vers les jardins pleins de lilas Ah ! oui, c'est loin, c'est loin tout ça ! Où sont-ils nos deux soupirants Le calicot et l'étudiant Qui au bal me murmuraient tout bas : Accordez-moi donc cette polka Les vieux cafés et les guinguettes Où fleurissait la chansonnette L'Eldorado et la Scala Ah ! oui, c'est loin, c'est loin tout ça ! Mais l'enfant qui l'écoute Vieillira elle aussi Et sa petite fille sans doute Dans cinquante ans d'ici Lui dira "oh ! grand-mère Parle-moi de ton temps Que faisais-tu naguère Quand tu avais vingt ans ? Alors la bonne vieille D'un petit air attendri Dira, évoquant les merveilles De notre beau temps d'aujourd'hui : {Refrain:} Je me souviens des beaux dimanches Où je partais en culotte blanche Faire du camping de-ci de-là Ah ! oui, c'est loin, c'est loin tout ça ! Les beaux dancings pleins de lumière Où je dansais des nuits entières L'boogie-boogie et la rumba Ah ! oui, c'est loin, c'est loin tout ça ! Où sont-ils mes flirts un peu fous Le grand boxeur, le petit zazou Qui m'offraient des bijoux, des autos Et me parlaient d'amour en argot Et puis un jour vint ton grand-père Sans être beau il sut me plaire On s'est aimés et puis voilà C'est très loin, oui c'est loin tout ça.