Mon enfant, tu me demandes Pourquoi je suis triste en ce jour C'est que derrière tes yeux amandes Je vois le monde qui t'entoure
Un voile sombre a recouvert Le pays qui t'as vu naître On a passé la camisole A la liberté cette folle
Comment serais-je radieux Quand la censure crève les yeux Que l'on baillonne des musiciens Que l'on agresse des écrivains
À coup de lois liberticides Des historiens partent en exil On cède aux croyances stupides On appelle à la guerre civile.
Mon enfant, reste pauvre de coeur Mais ne mêle pas tes pleurs Aux larmes des profiteurs Car ces larmes sont des armes Vois dans cette impudeur La grimace des voleurs.
Aujourd'hui il faut que tu saches Que ta famille est menacée, Parce qu'elle refuse d'être lâche, De mentir et de s'abaisser.
Tu subiras maintes brimades, Calomnies et flots de haine, Reniements de camarades, Persécutions et blasphèmes.
Mon enfant garde-toi de trembler Un jour c'est sûr, Babylone va tomber. Fort et sage, résiste aux menaces Loin du grand brassage Des sexes et des races.
Hélas, malgré ton joli sourire Mon enfant, je ne peux t'offrir En ce jour, la liberté En plus de mon amour.