Si Montmartre est moins jeune, Si Montparnasse est triste, Si les Champs-Élysées ne brillent plus la nuit, Si, dans les bals musette, on n'voit plus de touristes, Si, place de l'Opéra, on n'entend plus de bruit, Si, Boul'vard Saint-Germain, il n'y a plus de douairières, Si la fête à Neu-Neu n'vend plus de Berlingots, Si la bourse n'est plus le centre des affaires, Il nous reste pour nous un coin très Parigot : Quartier latin, chez toi, rien n'a changé. Quartier latin toujours aussi léger, Quartier latin, pays de mes folles amours, Quartier latin où j'ai connu mes meilleurs jours, J'ai retrouvé ma chambre sous les toits Dont je rêvais : j'étais heureux là-bas Car je vivais amoureux, sans souci du lendemain, Quartier latin, quartier latin ! Quand on quitt' sa province et qu'un jour on retrouve Un Paris qui vivait à l'ombre des souv'nirs, Quand on revoit la Sein', les Tuil'ries et le Louvre, On sent au fond du cœur un frisson de plaisir. Quand on r'voit le Chât'let où, pour vingt sous, mesdames, On faisait tranquill'ment le tour du monde, assis, Et la plac' Saint-Michel, le Boul'Mich', ô Paname, Je suis à toi ce soir. Adieu tous mes soucis...