Persans, gouttières ou mistigris, Si la nuit tous les chats sont gris, Les hommes aussi sont tous égaux Quand tombe cette chappe indigo. Ciment de poussière et d'ennui Qui descend autour de minuit Sur les pavés, les quais de gare, Les arrivées, les cases-départ Des jeux de l'oie perdus d'avance Quand les dés roulent sans qu'on les lance... Sans quand les lance... On fouille aussi dans les poubelles Des souvenirs, on se rappelle Des princesses et des cendrillons, Des éphémères, des papillons Qui tournaient dans les abat-jours De nos palais de rois d'un jour. On se bat dans les terrains vagues. Eux font leurs griffes, on fait des tags Et des marelles, mais pas de chance, La boîte tombe pas où on la lance, Où on la lance, Où on la lance... Chat des palaces, voleurs, voyous, Des favelas ou du bayou, Qu'on soit Mozart ou John Coltrane, C'est toujours le même blues qu'on traîne. Faudrait, sur la carte du Tendre, Des Touaregs pour nous attendre, Quelques repères et des sherpas, Des guides, des boussoles, des compas Ou des Livingstone dans nos jungles, Moins de foin, un peu plus d'épingles, Des camions entiers d'amoureuses, De mygales, de mante-religieuses, Que nos appels aux ambulances, Elles les entendent quand on les lance, Quand on les lance, Quand on les lance...
Compositor: Paroles: David Mc Neil. Musique: Julien Clerc