Il habitait la tour La tour quatre-vingt quatre Tout pres de l'autoroute du secteur Du secteur neuf cent quatre Il préparait tous les jours Son bivouac et puis son sac Il remballait tous les soirs Son départ et son hamac Il s'asseyait sur le bord Sur le bord de l'autoroute
Pres du secteur neuf cent quatre A la bretelle deux mille quatre En attendant coute que coute Sous la pluie ou par moins quatre Qu'on l'emmene sur la route Lui son bivouac et son sac Il voulait parcourir la savane Se déplacer de liane en liane
Il voulait Qu'un chameau qu'un camion l'emmene sur la route Qu'un bateau qu'un avion l'emmene dans sa soute Qu'un chameau qu'un camion l'emmene sur la route Qu'un bateau qu'un avion l'emmene dans sa soute
Tout le secteur neuf cent quatre A le voir était plié en quatre Quand de la bretelle deux mille quatre Il revenait lui et son sac Mais il avait de l'estomac Il était sur qu'un de ces quatre Il prendrait enfin ses cliques et ses claques Pour enfin quitter ce cloaque
Tous les matins sans répit Il espérait etre pris Durant ces mois de dépit Les gens se moquaient de lui Puis un jour il est parti Et on ne l'a plus revu Un jour personne n'a ri Un jour tout le monde s'est tu Il voulait parcourir la savane Se déplacer de liane en liane
Il voulait Qu'un chameau qu'un camion l'emmene sur la route Qu'un bateau qu'un avion l'emmene dans sa soute Qu'un chameau qu'un camion l'emmene sur la route Qu'un bateau qu'un avion l'emmene dans sa soute
Bien plus tard dans le quartier Tous l'avaient oublié Lorsqu'un soir de janvier Ils crurent tous halluciner Notre ami était planté La dans l'écran de télé Dans le pays ensoleillé Dont il avait toujours revé Il voulait parcourir la savane Se déplacer de liane en liane
Il voulait Qu'un chameau qu'un camion l'emmene sur la route Qu'un bateau qu'un avion l'emmene dans sa soute Qu'un chameau qu'un camion l'emmene sur la route Qu'un bateau qu'un avion l'emmene dans sa soute.