J’prends toujours un avion pour nulle part En m’inventant un scénario où moi seule est la star Quand j’n’ai plus l’goût d’rester sur terre Je n’ai qu’à m’envoyer en l’air, je pose ma candidature pour être élue Miss Canadair.
J’prends toujours un taxi pour fuir les nymphos, les machos et les durs à cuire Je saute dans le premier taxi, j’demande au chauffeur d’Haïti D’ensorceler tous ces voyous d’un de ses rituels vaudou.
J’prends toujours un train pour aller plus loin Quand je n’suis plus capable d’entendre baiser mes voisins Dans un wagon j’me fais bercer en faisant semblant d’sommeiller Car c’est l’unique solution d’éviter toutes conversations.
J’prends toujours un bateau pour me libérer quand j’me sens trop groundée et qu’j’ai besoin d’déconnecter Quand le mal de terre me prend et qu’il ne reste qu’à foutre le camp j’démêle les branches, j’coupe mes racines et je pars noyer ma routine.
J’ai cessé de prendre le métro J’peux plus sentir le clan urbain métro, boulot, dodo, Les trafic jam à n’en plus finir, Les bruits qui m’empêchent de dormir, Les bonhommes verts à chaque coin de rue, La pollution moi j’n’en peux plus. Je marche vers un nouveau chemin La campagne change systématiquement mon quotidien Mon épicier s’trouve au Métro Je regarde pousser les bouleaux Et c’est sur un accord de do que je vous dit à bientôt.