Au temps des crinolines Vivait une orpheline Toujours tendre et câline : Mademoiselle Hortensia. La belle était lingère Comme elle était légère Devant ses étagères, Mademoiselle Hortensia. Tous les galants du Palais-Royal Lui dédiaient plus d'un madrigal, Et là, sous les arcades Les cœurs en embuscade Rêvaient de vos œillades, Mademoiselle Hortensia. Oui, mais un beau jour... Un homme énigmatique Entré dans la boutique Trouva fort sympathique Mademoiselle Hortensia. Il prit quelques dentelles Il dit des bagatelles, Que lui répondit-elle, Mademoiselle Hortensia ? ... Je n'en sais rien, je n'écoutais pas, Mais les voisins vous diront tout bas Qu'un fiacre, à la nuit close, Discret, cela s'impose, Vint prendre, fraîche et rose, Mademoiselle Hortensia. Et depuis ce jour... On voit dans sa calèche Filant comme une flèche, La belle au teint de pêche : Mademoiselle Hortensia. Au bois, à la cascade, Aux bals des ambassades, Jamais triste ou maussade, Mademoiselle Hortensia. Elle a trouvé, non pas un amant Mais simplement un mari charmant... Puisqu'elle nous invite, Venez, venez bien vite, Rendons une visite A la comtesse Hortensia.