T'as beau avoir vingt ansEt la vie devant toiMais justement la vieElle est toujours devantMais ici y a personnePour stopper les aiguillesPour clamer ton réveilQui sonne, qui sonne, qui sonneSurtout pas te tromperD'avenir ou de métroSurtout pas t'endormirEt manquer le bateauQui part avec ou sans toiPour nulle partEt que le vent ramèneA ton point de départT'es tout seul dans la fouleQui tangue sur la terreQui marche sur la houleQui se noie dans le désertQui suit tous les miragesEt prend tous les visagesQui se cherche des rivagesAu milieu de la merSi tu crois que c'est l'ivresseTu peux toujours mentirT'as beau avoir vingt ansLe monde à découvrirQuand t'es en peine d'amourÇa te bouche un avenirSurtout quand tu croyaisAller au cinémaTu te retrouves à serrerLe vide entre tes brasEt puis y a tous ceux-làQui éteignent la lumièreQui meurent quand il faut pasÀ tort et à traversQui s'en vont voir ailleursSi y a pas un monde meilleurEt qui vous laisse le cœurComme des cimetièresEt puis y a tous les autresQui voudraient que l'on viveSans jamais se salirSans risquer de mourirEt qui se font des loisPour jamais avoir malPour casser ma foliePour la rendre illégaleSi tu veux ma jeunesseTu peux toujours courirT'as beau avoir vingt ansEt le temps devant toiY a des soirs t'en a milleAu fond de ta mémoireOn fait semblant de croireQue c'est la première foisAlors que ça fait des viesQu'on fait tous les trottoirsPour l'argent pour l'amourPour l'alcool et la gloireParce qu'on a toujours soifParce qu'on ne sait pas boireTu t'accroches à un filTu as peur de tomberT'es tout seul dans la nuitQue tu pleures ou tu priesEt tout ce qu'il te resteDans ce monde sans peineDe colère et d'usureDe guerre et de censureTout c'qu'on peut pas tuerTout c'qu'on peut pas te prendreC'est tout ce qu'on peut pas voirTout ce qui est pas à vendreSi tu pars, moi je resteTu peux toujours t'enfuirSi tu crois que c'est l'ivresseTu peux toujours mentirSi tu veux ma jeunesseTu peux toujours courir