Je suis un kilomètre et je suis un quartier Autour de mon nombril, Oriental de Belleville, Cuir doré du Sentier, Cadavre exquis au Père Lachaise, Remord vivant en Gare de Lyon, Saint-Martin, champion d'aviron, Saint-Denis, marchandeur de baise. Je suis dix kilomètres et je quitte la ville Sur son périphérique En bretelles concentriques, Arène automobile, Banlieues grisâtres au sang mêlé, Petits pavillons à lucarnes, Maisons repues en bord de Marne, Aéroport dans la foulée. Je suis cent kilomètres et je suis la province Verte sous la carlingue, Indifférente au zinc, Souligné d'un trait mince, Paysage encore épargné Où l'industrie fait ses besoins Entre des prés et des sapins Et voit l'avenir en fumée. Je suis mille kilomètres et je suis étranger A ce que je traverse, Un objet de commerce En devises ciblées. Je n'entends plus de gens qui causent. J'entends des sons qui s'harmonisent. J'entends des rumeurs imprécises. Je tends à m'éloigner des choses.
Composição: Paroles: Kent. Musique: Kent, J. Bastello