Il était là, dans ce fauteuil, Mon spectateur du premier jour, Comme un père débordant d'orgueil Pour celui qui prenait son tour, Il était là, dans ce fauteuil, Premier témoin de mes faux pas, Le cœur tremblant comme une feuille, Croyant que je ne savais pas. Il était là, sur ma galère, Lieutenant de la providence M'envoyant des ondes légères Comme le ciel de sa Provence, Il était là, dans ce fauteuil, Qu'il a loué pour l'éternité Pour m'applaudir du coin de l'œil Et de temps en temps rigoler. Petit, tu m'as fait bien plaisir : Tu m'as rappelé ton grand-père. Entre ses larmes et son sourire, Il n'y avait pas de frontière. Il était là, dans ce fauteuil, Quand j'ai fait ma première grimace, Quand j'ai osé montrer ma gueule Aux petits copains de ma classe, Plein de pudeur et d'indulgence Pour la violence de mes passions, Pour cette belle intransigeance Que suivraient tant de concessions. Il était là, dans ce fauteuil, Mon spectateur du premier jour, Comme un père débordant d'orgueil Pour celui qui prenait son tour, Dans le halo du projecteur Il vient s'installer tous les soirs Comme tout autre spectateur, Mais je suis le seul à le voir. Petit, tu m'as fait bien plaisir : Tu m'as rappelé ton grand-père Entre ses larmes et son sourire li n'y avait pas de frontière Il était là dans ce fauteuil Où mon fils aîné va s'asseoir Quatre générations l'accueillent Et il sait déjà qu'un beau soir Je serai là dans ce fauteuil Son spectateur du premier jour Comme un père débordant d'orgueil Pour celui qui prendra son tour Petit tu me feras plaisir Tu me rappelleras ton grand-père. Entre ses larmes et son sourire, Il n'y avait pas de frontière.
Compositores: Paroles: Michel Sardou, Pierre Delanoë. Musique: Jacques Revaux