Jourdain, bourgeois tu montes, montes Les barreaux de l'échelle d'or. Tu as déjà prêté au comte. Demain tu feras mieux encore. Après l'avoir mis sans chemise, Après l'avoir mis à genoux, Bientôt le comte et la marquise, Tu leur feras couper le cou. L'argent ne sert pas à paraître. L'argent sert à faire de l'argent. N'imite pas tes anciens maîtres Mais prends leur place et vivement. Surtout, n'aie pas peur de la guerre. Ce sont les autres qui la font. Verse ton pleur, fais ta prière. C'est bourré d'or dans les canons. Vends le coton, troque la laine : Faut spéculer dans les salons. Laisse mourir à Sainte-Hélène Napoléon, Napoléon. L'argent ne sert pas à paraître. L'argent sert à faire de l'argent. Fais leur penser qu'ils sont les maîtres Et change les quand il est temps. Si revient, le temps des cerises Laisse faire à tes généraux. Ils sauront écraser la crise Qui t'a fait peur au mai nouveau. Tout au fond du Père Lachaise Nous restons entre honnêtes gens. Les morts retournent à leur glaise Et tu retournes à ton argent. L'argent ne sert pas à paraître. L'argent sert à faire de l'argent. Tu es le véritable maître. C'est toi qui fais les présidents. T'as ramassé dans la poubelle, Pour écraser les meurt-la-faim, L'homme noir aux yeux d'étincelles Et puis il est mort à Berlin. Pendant que s'écroulait le monde Toi, toi, tu gardais dans tes mains Tout l'or de notre terre au monde Pour aujourd'hui et pour demain. Hier, demain, l'argent est maître. Jourdain, tu l'as et pour longtemps. Paraître ou bien ne pas paraître. Ça tu t'en fous éperdument. Hier, demain, l'argent est maître. Jourdain, tu l'as et pour longtemps. Paraître ou bien ne pas paraître. Ça tu t'en fous éperdument.
Compositores: Paroles: Roger Coggio, Bernard G. Landry. Musique: Jean Bouchety
note: extrait de la B.O. du film "Le bourgeois gentilhomme"