Comme les bleus transparents Des aurores marginales, Elle a de temps en temps Les yeux d'un animal. Aigu comme un diamant Traversant le cristal, Le regard inquiétant D'un loup de carnaval. Tout ce qu'il y a d'amour Et d'envie qu'on l'enferme, S'est libéré un jour Pour lui donner des cernes. Des volcans sont en elle, Dévorant ses entrailles. Elle est terre, air et ciel Tendresse et représailles. Comme l'appel des rivières Dans un désert salé, Elle a les yeux si clairs Qu'on voudrait s'y noyer. Elle a des yeux si purs Qu'on lit a livre ouvert Ses romans d'aventure Et ses récits de guerre. Comme les rouges déclinants Des lueurs occidentales, Elle a de temps en temps Les yeux d'un animal. Farouche et résigné, Insolent et soumis, A l'instant de griffer Elle a ouvert son lit. Elle est sortie armée Du cerveau d'un démon, On ne sait quelle année Au fond de quel bas-fond. Les yeux encore brillants De tourments prophétiques, La marque dans le sang Des délires sabbatiques. Au fil des longs sommeils, Elle pleure tout en douceur Et le premier soleil La sort des profondeurs. Son regard surprenant Pénètre comme un glaive Pendant que des torrents S'échappent de ses rêves. {chœurs..} Comme les bleus transparents Des aurores marginales, Elle a de temps en temps Les yeux d'un animal. Aigu comme un diamant Traversant le cristal, Le regard inquiétant D'un loup de carnaval. C'est un miroir sans tain Où l'on découvre tout, Des pitreries du nain Jusqu'au fou-rire du fou. Un gouffre satiné, Une fosse aux serpents, Un puits de vérité Ou peut-être un néant. Amour extravagant, Fascination du mal, Elle a de temps en temps Les yeux d'un animal. Amoureux d'une chienne Ou méprisante d'un chat, Ni l'amour, ni la haine Ne se feront sans moi.
Compositores: Pierre Charles Marcel Napoleon Leroyer, Michel Charles Sardou (Michel Sardou), Didier Rene Henri Barbelivien ECAD: Obra #25350312