Couchés dans le foin, Coucou coucou coucou Couchés dans le foin, Il ne faut pas que je vous cache Que j'eus toujours la sainte horreur des vaches: Dans ma famille c'est un tort. Hélas le métier de toréador N'a jamais été notre fort. J'aimerais mieux qu'on m'injurie Qu'on me pende ou qu'on m'expatrie Plutôt que de toucher un fil Un fil de ma vie.
Je suis ainsi tant pis, Mais c'est dommage La fille de la fermière est charmante Et on a le même âge Par bonheur pour les amoureux Il est au grand air d'autres jeux, Des jeux que j'aime davantage, Que j'aime davantage.
Couchés dans le foin Avec le soleil pour témoin, Un petit oiseau qui chante au loin On se fait des aveux Et des grands serments et des voeux On a des brindilles plein les cheveux On s'embrasse et l'on se trémousse Ah, que la vie est douce, douce! Couchés dans le foin Avec le soleil pour témoin.
Vous connaissez des femmes du monde Qui jusqu'à quatre-vingts ans restent blondes Et qui sont folles de leurs corps: Elles veulent séduire tous les toréadors Qui eux n'en veulent qu'à leur or Il faut des lumières tamisées et des tentures irisées Pour cacher sous leurs baisers leurs appas refusés Eh bien tant pis, tant pis, mais c'est dommage Quand on est vigoureux, quand on s'aime et qu'on a le même âge Tous ces décors sont superflus Ces canapés, il n'en faut plus Je ne fais plus l'amour en cage: Gardez, gardez vos éclairages.
Couchés dans le foin Avec le soleil pour témoin, Un petit oiseau qui chante au loin On se fait des aveux et des grands serments et des voeux On a des brindilles plein les cheveux On s'embrasse et l'on se trémousse Ah, que la vie est douce, douce! Couchés dans le foin Avec le soleil pour témoin, Seul pour témoin!