J'arrive, écartez-vous Et laissez-moi passer! J'arrive au rendez-vous Et prête à tout casser! Solide comme un roc, Pareil pour le choc! Paris, je l'attendais, Mais c'est moi qui vous le dis: Paris m'attend aussi!
J'arrive, J'arrive, Paris à nous deux! Naïve, Naïve, Mais pas froid aux yeux! J'ai laissé mon midi Et même si ça s'entend, Je peux dès aujourd'hui, Je peux changer d'accent. L'important, dit ma mère, c'est de plaire au client! (C'est la nouvelle, C'est la nouvelle, On a l'impression Qu'elle a des ailes Et que c'est elle La révolution!)
Je ne suis pas pressée: J'ai la vie devant moi. Et je me suis donnée Dans les cinq à six mois. (Dans les cinq à six mois: Ah, quelle patience elle a!)
LE PATRON: Stop!! Qu'est-ce c'est que ce tapage? Qu'est-ce c'est que ces valises? C'est vous qui créez tout ce remue-ménage? Laissez-nous seuls tous les deux!
MIREILLE: Mais, il faut que je vous dise:
J'arrive, J'arrive, Je suis la nouvelle. Docile, Docile Et pleine de zèle. Je sais faire un ourlet, Repasser, repriser, Répondre au téléphone, tout en raccommodant, Amuser les clients, ou garder les enfants!
LE PATRON: Ici on ne rit pas, On commence à huit heures, Une heure pour le repas, On reprend à deux heures. Et on ne fait pas danser Le rock aux employés! On ne reprise pas, On fait de la couture, On soigne un peu tout ça, De la tête aux chaussures, On travaille en finesse Et en délicatesse. Tout dans la discrétion Et dans la précision! Si vous avez compris, Allez vous habiller! L'atelier, c'est ici: Tâchez de pas l'oublier!
MIREILLE: Je suis la nouvelle, Je suis la nouvelle. J'avais l'impression D'avoir des ailes, Mais rien de tel Et c'est une bonne leçon!