Avec la fatigue du soir Pour un travail de désespoir Avec le mépris qu'on affiche Quand ta colère est frêle et riche Jamais de vacances au mois d'août Et le crédit autour du cou Tous les jours un travail de fou Pour obéir à des fainéants Qui savent quoi faire avec ton champ Dans les salons du rendement Paye mon vieux paysan paye Pour tout ce qu'on essaye sur toi Pour tes vaches plus heureuses que toi Paye sois plouc et tais-toi L'été à rentrer ton fourrage Quand les autres vont sur ta plage Tu gênes les gens dans le passage Et tu gâches le paysage Avec ton foin avec tes vaches Alors on veut que tu te caches Mais il faut bien que tu le saches C'est pour ton bien qu'on t'fait crever Comme disent les rats dans les cités Pour vivre heureux vivons cachés Trime mon vieux paysan trime Dans la fatigue de l'été Pour te refaire de la journée La nuit tu rentreras ton blé Et qui te jettera la pierre Si tu te sépares de ta terre N'as-tu pas peur de la misère Peux-tu rester célibataire Les ouvriers des arsenaux N'ont pas ces soucis sur le dos Et ils ont du pain sur la planche A faire des armes pour la France Tu deviendras bétail toi-même A l'étable des HLM Taille mon vieux paysan taille C'est ce que nos maîtres désirent Quand les bretons seront bétail Ton pays sera leur plaisir