Les corbeaux et les sansonnets Par bandes passent dans le ciel Dans l'air neigeux, par dessus genêts Et s'abattent dru comme grêle Sur les labours de ce pays Mon beau pays par l'hiver soumis Quand reverrons-nous l'hirondelle Noire et blanche, noire et blanche Quand reverrons-nous l'hirondelle Blanche au ventre et noire aux ailes Les arbres dressent branches nues Vers les cieux gris silencieux Tendent leurs branches nues vers les nues Tandis que des loups orgueilleux Hurlent partout sur le pays Mon beau pays par l'hiver soumis Quand reverrons-nous l'hirondelle Noire et blanche, noire et blanche Quand reverrons-nous l'hirondelle Blanche au ventre et noire aux ailes Sur la campagne démembrée Que le vent transit toute entière En place des talus arrachés Poussent les arbres des cimetières Plantés tous noirs sur le pays Mon beau pays par l'hiver soumis Quand reverrons-nous l'hirondelle Noire et blanche, noire et blanche Quand reverrons-nous l'hirondelle Blanche au ventre et noire aux ailes Les gens immobiles se taisent La langue engourdie dans la bouche Serrés autour de l'âtre où les braises Rougeoient comme les tas de souches Qu'on voit fumer sur le pays Mon beau pays par l'hiver soumis Quand reverrons-nous l'hirondelle Noire et blanche, noire et blanche Quand reverrons-nous l'hirondelle Blanche au ventre et noire aux ailes Les corbeaux et les sansonnets Par bandes passent dans le ciel Dans l'air neigeux, par dessus genêts Et s'abattent dru comme grêle Sur les labours de ce pays Mon beau pays par l'hiver soumis Quand reverrons-nous l'hirondelle Noire et blanche, noire et blanche Quand reverrons-nous l'hirondelle Blanche au ventre et noire aux ailes