On a chanté la Tour Eiffel, Montmartre et puis l'quartier Javel Paris, c'est grand, c'est beau c'est fou Mais c'est parce qu'il y a dessous Un brave homme d'employé qui l'matin sur le quai fait des "huit" compliqués. MÉTRO! C'est l'journal à huit francs qu'on lit d'bout en roulant Gêné par un chapeau. MÉTRO!
C'est la dame qui s'déplace pour se voir dans la glace d'un air indifférent. MÉTRO! L'chef de train qui s'embête et joue sur sa trompette Un p'tit air rigolo. C'est l'MÉTRO! Le visage de la Capitale n'est pas celui d'la rue Pigalle Ça c'est l'argent, le jeu, l'amour Mais la vie de tous les jours c'est l'monsieur étourdi Qui s'lève et puis qui crie :"Bon sang, j'descend ici. Mais attendez, mais attendez! "C'est à six heures du soir à la gare Saint-Lazare la sortie des bureaux. MÉTRO! Les trottins qui papotent, les amants qui s'bécotent, la dame et son tricot. MÉTRO!
La fille aux yeux si doux qu'on suivrait n'importe où Mais qui descend trop tôt. C'est l'MÉTRO! Les stations, couleurs vives, les biscuits, la lessive. Les petits, les grands panneaux. MÉTRO! Rendez-vous à "Glacière" juste en face des premières A demain mon coco. N'oublie pas! Tous les yeux du wagon fixés sur un g'nou rond Qui s'découvre un peu trop. MÉTRO! L'apprenti du plombier qui nous pose sur le pied Son sac de trente kilos. C'est l'MÉTRO! Roule, roule toujours tes chagrins, tes amours, Tes joies de tous les jours. MÉTRO! Emmène au rendez-vous. Les heureux, les jaloux d'un bout à l'autre bout. MÉTRO!
Qui s'en va, qui revient, c'est le sang parisien Toujours vif et nouveau. MÉTRO! Ce qui fait que Paris, hier comme aujourd'hui, est toujours aussi beau c'est l'MÉTRO! Ce qui fait que Paris, hier comme aujourd'hui, est toujours aussi beau, c'est l'MÉTRO !